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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 09:30

Pardon ? J’ai mal lu là. « Youpi, c’est déjà la rentrée ! » non mais d’où « c’est la rentrée » et puis d’où « Youpi » ? Je ne partage absolument pas ce point de vue !  Ni les enfants, ni les profs n’ont envie de s’écrier « Youpi, c’est déjà la rentrée ! ». J’admets volontiers que la grisaille laisse penser que « Ca y est, déjà le mois de septembre ! » mais après vérification, nous sommes toujours en juillet (zut, je l’ai fait : j’ai parlé du temps qu’il fait).

 

http://www.fantom-xp.com/wallpapers/23/Paris_rain.jpg


Deux possibilités : soit c’est un parent qui se dit « Chouette, y’a bientôt la garderie (l’école, le collège) gratuite qui rouvre et qui va pouvoir s’occuper de Brandon et Jessica parce que là j’en peux plus, ça fait un mois qu’ils entretuent. Je crois que je vais me joindre à eux ! », soit c’est un petit bambin qui est impatient de découvrir l’école avec son joli petit cartable à roulettes. Alala, pauvre innocent, tu verras, ton entrain va (malheureusement) très vite disparaître au fil des ans des mois des semaines des jours.

Ou alors (non ça ne peux pas être ça, voyons) c’est un (ou pire : plusieurs !) grand PDG d’une chaine d’hypermarchés qui a eu l’idée de placer dès début juillet, à l’entrée du magasin une immense allée bordée de cartables (et de sac à main hyper-fashion et méga pas pratique…parce le classeur de physique ne rentre pas à l’intérieur….), de stylo billes effaçables (petit rappel personnel : ne jamais en acheter un pour corriger les copies ou alors ce sera le début de la fin) et de taille-crayon qui fait clic quand il faut arrêter de tailler le crayon. Le même PDG qui nous sort les cahiers de vacances début juin, les citrouilles d’Halloween fin septembre et le boules de Noël début octobre.

Bref pour les enseignants (et pour la grande majorité des élèves), le coin « Rentrée des classes » des hypermarchés c’est un peu le coin de la déprime, celui qui te rappelle que « Héhé, bande de feignasses (c’est à dire : enfants, profs), attention la fin de la glandouillee des vacances arrive à grands pas ! » Pour apporter un peu de bonheur aux enfants et beaucoup d’énervement aux parents, les enseignants leur ont (indirectement) envoyé leur liste de course personnelle : la liste des fournitures scolaires.

 

Généralement, le jour où la famille se déplace vers l’hypermarché du coin pour acheter les fournitures scolaires, on peut ressentir une certaine tension chez la mère de famille qui est proportionnelle au degré d’excitation des enfants. Tu penses, un caddie rien que pour eux ! C’est un peu comme Noël…..en moins bien évidemment ! Mais sur le coup, c’est chouette. Pour les parents c’est la grosse galère. Ce n’est pas que ce qui est demandé sur la liste soit très compliqué à trouver……ou bien si : devant l’immensité des rayons, le cahier grands carreaux 24x32 est souvent perdu au milieu des cahiers « doubles cahiers recto-verso », des cahiers à couverture imperméables, indéchirables, le cahier avec marge à droite, celui avec marge à droite ET à gauche, celui avec protège-cahier-avec-rabats-transparents-intégrés et j’en passe. Va trouver quelque chose parmi tous ces gadgets inventés par les grandes marques et qui bizarrement ne font surface dans les rayons uniquement à cette période. Pour ma part, je me souviens encore d’une année où l’on m’avait demandé de la colle « cellulosique ». Après avoir fait 4 papeteries, j’ai appris que c’était tout simplement de la colle en bâtonnet, toute bête, toute simple. Qui l’aurait cru ?

 

Bref, je souhaite aux parents d’élèves et aux élèves (qui ont eu droit à leur cahier de vacances !) du courage, beaucoup de courage. La liste des fournitures scolaires n’est rien à côté de la dizaine de livre qu’il va falloir couvrir en une seule et même soirée (qui fini souvent très rapidement en crise de nerfs générale à la maison…souvenirs, souvenirs).

 

taille-crayon-clic.jpg

 

Tout ça pour finalement entendre, dès la 2ème semaine de septembre : « Monsieuuuuuuuuuuuuur, j’ai plus de colle ! » (cellulosique, bien sûr...)

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 09:30

            Il est souvent très surprenant d’entendre lorsque l’on fait cours un « Eh m’sieur, elle déchire votre montre ! » ou encore un « Heeeeey ! Classe vot’ veste ! ». Ce à quoi je réponds toujours très gentillement « Merci, ravi pour toi ! » et ensuite parfois (si c’est au beau milieu d’un cours passionnant sur la théorie de la relativité restreinte la filtration d’un jus d’orange) « … mais ce n’est pas le moment ! ». Mais parfois, certains élèves irréductibles poursuivent leur discussion : « Ouais mais tu vois, le polo qu’il avait hier est plus beau que celui d’aujourd’hui, non tu ne trouves pas ? ». « Dites ! J’vous dérange peut-être !!! ». Il est en ainsi,  au lieu de profiter du magnifique sublime cours sur les atomes que leur professeur dévoué s’est cassé le c** à préparer durant tout un week end (ce qui l’a, au passage, contraint à ne pas aller faire les magasins de Paris), notre cher public préfère s’attarder sur l’ « image ». C’est un fait et ça fait partie du jeu. Mais ce que les élèves ne savent pas c’est que je fais exactement la même chose, à la différence près que je ne fais pas de commentaires à voix haute (ce serait malvenu et, si je m’écoutais, déplacé).

           

            Ainsi l’adolescent en face de nous nous permet de suivre (plus de loin que de près) les modes.

 

            Lorsque j’ai fait mon 1er stage d’observation dans une classe (je n’étais alors qu’un étudiant naïf et candide n’ayant plus vu un élève de 5ème depuis une petite dizaine d’années) la mode était la Tecktonik. Cette mode avait pour origine une espèce de danse de pantin désarticulé sur une musique très électro (et aaaaaaaaaaabsolument pas répétitive). Ses danseurs étaient habillés de débardeurs tout autant flashys que le gilet de Karl Lagerfeld et coiffés avec un pot de gel afin de donner une vague forme de crête iroquoise à leur toison capillaire. Cette mode, qui a disparu tout aussi vite qu’elle a envahi les rues et les cours de collège, fut suivie en masse par les ados et pré-ados.

            Pour en revenir aux élèves que j’ai eu la chance de disséquer d’observer, je fus très surpris par l’impact qu’avait cette mode sur eux. Tous les garçons avaient leur crête sculptée sur la tête et un T-shirt flashy. Les puristes arboraient même un T-shirt au logo « officiel » de la Tecktonik (un aigle en fait).

            Eh bien, figurez-vous que l’an dernier, soit environ 2 ans après la tragique disparition de la Tecktonik, les garçons de mes classes arboraient toujours leurs crêtes mais avait laissé tomber leur T-shirt au profit d’un autre T-shirt très très classe : noir avec 2 immenses lettres écrites dessus : D&G. L’ère du bling-bling « m’as-tu-vu » avait sonné.

Peu à peu, plus on arrivait vers l’été, plus les crêtes tombaient et plus les pots de gel finissaient au placard…pour un bon moment.

 

http://img.jeuxvideo.fr/photo/01407682-photo-tecktonik.jpg

 

            Les 2 mois de vacances n’ont peut-être pas été suffisants pour mener à terme la nouvelle coiffure à la mode à la rentrée 2010, j’ai nommé : la Bieber ! La Bieber est tout simplement la coiffure (oh combien agaçante) du chanteur de la star du même nom (oh combien agaçant !). Certes, les garçons le trouvent niais mais si pour plaire aux filles il faut se coiffer comme lui, cela ne les effraye nullement pas.

            C’est ainsi que j’ai eu la joie d’avoir, au fil de l’année, de plus de plus d’élèves animés de spasmes destinés à « se remettre la mèche » d’un coup de tête (me donnant au même instant aussi l’envie …..d’un coup de tête plus brutal !).

 

 

Au palmarès de la mode, cette année nous avons eut :

La coiffure Bieber et son mouvement de tête (qui me donne des envies de meutre). En plus, pas entretenue ça donne très vite un effet « Y’a quelqu’un derrière ces cheveux ? Dis, tu me vois ? Tu m’entends au moins ?».

La petite sacoche en bandoulière (très utile pour ranger sa carte de bus, de cantine, son iPhone 4 et…son Kinder Pingu !). Encore utile pour aller au tableau n’est-ce pas ! (« Allez Kévin, tu laisse ton sac à main à ta place et tu viens au tableau s’il te plait ! »).

Les bracelets élastiques en forme de tout (et surtout) de n’importe quoi qui-ne-ressemblent-plus-à-rien-une-fois-mis-autour-du-poignet. « Dis tu veux bien ranger dans ton sac ta boite (à camembert) avec tous tes élastiques ! ».

La casque fluo, qui range  les petits écouteurs blancs au rayon des antiquités « has-been » à côté du sac-banane d’une grande marque au crocodile.

 

D’autres idées ? N’hésitez pas.

 

http://www.gemme-fashion.com/image/articles-univers/2503-ice-watch-sili.jpg


Pour ce qui est de septembre 2011, je parie sur la montre flashy-en-plastique-pas-chère (enfin, tout est relatif). Mais je compte sur mes élèves pour me surprendre. Après tout, c’est aussi pour ça que je les apprécie.

 

http://wamiz.com/uploads/additional/2010-10/thumbs/standard_bracelets-silly-bandz.jpg

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 09:30
Chronique d’une de mes lectures (scientifiques) de vacances.

Dans ce livre écrit sous la forme d'un dialogue entre sa petite-fille de 14 ans et lui-même, Hubert Reeves répond à des questions aussi simples que complexes sont leurs réponses ! Tout cela est expliqué de manière très juste scientifiquement et surtout très simple. Ceci permet aux personnes non initiées de suivre les explications. Il a bien intérêt papy Hubert si sa petite-fille veut comprendre. Ainsi, au fil des pages, on apprend d'où viennent les atomes présents sur Terre, on comprend ce qu'est un trou noir, pourquoi il doit exister une matière "noire", ...

 

On comprend assez vite que la « petite-fille » n'est finalement qu'un prétexte puisque vers la fin du livre, je doute que les questions posées l'ont été réellement par une fille de 14 ans. Malgré tout, on est emporté dans l'univers avec M. Reeves et on termine très vite le livre. Il semble alors trop court. 

 

Ce qui est particulièrement plaisant et remarquable dans ce livre est qu’Hubert Reeves a relevé le défi d'expliquer avec des termes simples, des "choses" très compliquées. Ceci nous ramène à la tâche de l’enseignant de sciences physiques et chimiques.

 

Un livre à lire (et à relire surtout) pour être prêt à répondre à nos élèves qui posent si souvent des questions sur l'Univers.

Un ouvrage de référence !

 http://images-booknode.com/book_cover_l_univers_explique_a_mes_petits-enfants_136351_250_400

 

L'Univers expliqué à mes petits-enfants, Hubert Reeves

Edition du Seuil, 7€

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 10:00

L’entrée du jeune étudiant fraichement diplômé dans le monde de l’enseignement et de l’IUFM est célébrée par de nombreux cadeaux. Il y a ceux que l’on se fait soi-même avec son 1er salaire (vivre encore chez papa-maman aide grandement ici) : oh le bel iPod Touch ! A moi ! Il y a ceux que nos proches nous font : « On va dans cette maroquinerie et je t’offre le cartable que tu veux ! ». Oui, le cartable (comprenez par là, la sacoche en cuir que l’on porte à la main) est, pour le jeune prof, une des seules caractéristiques visibles qui le différencie d’un élève et qui impose (un peu) de respect (juste un peu, hein).

            Et il y a aussi les cadeaux offerts par l’IUFM : 3 adresses mails et….c’est à peu près tout ! Heureusement qu’on peut compter sur les syndicats, banques et autres compagnies d’assurance pour nous gâter.

 

Partie 1   

 

C’était quelques jours après notre rentrée à l’IUFM (voir article ICI). Direction un autre site de l’IUFM de Strasbourg (bien moins récent, et moins design que le 1er) pour participer à la rentrée officielle des étudiants-profs. Devant le bâtiment, mêlés aux jeunes collègues,  quelques anciens     collègues syndicalistes accostaient aux hasard nos semblables. La manière m’a rappelé les sorties des épreuves du bac : 

 

« Salut djeunz ! J’vois qu’tu viens de passer la bac (sans blague ! et sans avoir eu les sujets à l’avance. A l’époque, pas de Smartphone en poche, juste un gros Nokia). Le Crédit Gentil est fier de t’offrir 200 euros si tu ouvres un compte bancaire chez nous ! ».

 

Ben là, devant l’IUFM c’est le même procédé : « Salut collègue ! Je ne sais pas si tu as remarqué mais nos conditions de travail se sont dégradées (euh ben à vrai dire, je n’ai enseigné que 2h, donc pour les conditions de travail je ne peux pas vraiment encore juger….). Moi ce que je te propose, c’est d’adhérer au SPPC (Syndicat des Profs Pas Contents) ». Et hop un agenda aux couleurs du SPPC offert. Mon petit groupe et moi-même avançons de 2 pas (pas plus, vraiment). « Bonjour la jeunesse ! J’me présente, je suis le responsable du SPVPC (Syndicat des Profs Vraiment Pas Contents), voici un guide pour ne pas te faire avoir et pour ne pas te perdre dans l’Ed. Nat’. « Cool ! Un guide et un stylo-qui-fait-boussole (véridique !!) aux couleurs du SPVPC ! Et ça continue comme ça sur 10 mètres.

 

Récolte de la journée : pas moins de 5 agendas de tous les formats et de tous les syndicats de la région, autant de stylos (pour écrire dans les beaux agendas) et 3 grands sachets pour ranger tout ce fatras. Et là on félicite le chargé de com’ des syndicats ayant eu cette idée lumineuse : un sachet sera beaucoup plus visible, vu et revu par les passants qu’un agenda ! Bravo !

Nous sommes donc repartis les bras chargés de trucs très utiles : le stylo-boussole ne m’a plus jamais quitté. 

  

Partie 2   

 

            Le lendemain. Dans un autre site de l’IUFM, encore plus vieux, plus loin, plus moche que les précédents et bien caché derrière une ancienne caserne militaire. Celui-là sera « notre » bâtiment à nous autres profs de science. On nous annonce lors d’un « inter-formation » que « Il ne faut pas hésiter à monter au 1er étage pour rencontrer divers organismes »….mystérieux hein ? Ni une, ni deux, après le repas nous partons explorer le 1er étage et nous nous retrouvons dans une salle où les organismes présents sont en fait une banque, une compagnie d’assurance, une banque encore, une autre banque, une autre compagnie d’assurance, …trèèèèèèèès intéressant. Sachant que j’avais déjà tout ce qu’il faut niveau assurance et banque, je ne vais voir les stands uniquement dans l’espoir d’obtenir les objets publicitaires offerts (Oui oui je l’avoue, je suis resté très très gamin niveau cadeaux !). Si la Compagnie d’Assurance des Joyeux Profs me donne son stylo et son marque-page avec un grand sourire, ce n’est pas le cas de la Banque des Profs Epargnants : il faut se farcir le discours de 5 minutes du banquier, remplir un coupon de jeu et lâcher son email pour espérer recevoir leur clé USB. J'ai passé avec succès toutes ces étapes.

 

Et là, la clé USB de la Banque des Profs Epargnants mérite qu’on s’attarde dessus. (Voix de Pierre Bellemare) C’est une magnifique clé USB, d’une capacité d’1 Go, noire et alu, pliable et munie d’un cordon pour avoir toujours ses données les plus précieuses autour du cou (entendez par là : nos cours préparés avec amour et naïveté). Le logo de la Banque des Profs Epargnants est bien sûr (bien) collé dessus. Mon collège MaT, toujours heureux d’avoir eu quelque chose gratos et moi-même, toujours heureux d’avoir eu un cadeau, l’essayons et là magie, attention les yeux : à peine la clé reliée au PC, il apparaît (en plein écran s’il vous plait !) une superbe animation musicale (décidément on met les moyens à la Banque des Profs Epargnants !!) qui vante les mérites de la société. Et voilà un objet qui ne pourra jamais servir en classe (cause : pub interdite…encore heureux ! Vous imaginez un peu les cours sinon : « Aujourd’hui pour accompagner le cours, rien de tel qu’un chewing gum Hollyw*** ! Bien je fais l’appel…. »). Mais au fond peu importe : c’est le geste qui compte.

 

Bilan de la journée :

 

- 5 cahiers de notes, 4 stylos, 2 bonbons 3 blocs notes et…… 2 préservatifs (véridique…again) sponsorisés par la Mutuelle des Enseignants.

 2 trombones géants et 2 marque-pages en plastique transparent aux couleurs de la Mutuelle des Instits de France.

- Une clé USB offerte par la Banque bla bla bla…

- Un agenda (ça tombe bien, j’en ai pas assez).

 

Tout cela m’a bien évidemment conduit à adhérer à la Mutuelle des Enseignants (rapport aux cadeaux).

 

http://www.hellopro.fr/images/produit-2/0/7/5/stylo-bille-boussole-1161570.jpg


Cette année lors de la journée des métiers organisée par le collège, ce fut l’Armée qui fut la plus généreuse en cadeaux (comme toujours finalement). Résultats, tous les garçons de 4ème veulent devenir militaires jusqu’au jour où…le stylo kaki offert a rendu l’âme en plein contrôle !

 

PS : pour obtenir un zoli stylo aux couleurs de...moi-même (attention les yeux, donc), il vous suffira de m’avoir lu et d’avoir laissé un commentaire positif. Comment ça, c’est d’l’arnaque ?!

 

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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 12:27

La mise en ligne de certains articles a été très rapide et ces mêmes articles ont échappé à une relecture active de ma part. Désolé de vous avoir imposé des fautes d'orthographe grossières.

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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 09:00

Il fut un temps pas si éloigné que ça d’ailleurs où la salle info était considérée comme une sorte de récompense à un bon comportement d’une classe, comme un lieu « spécial » où l’on allait que très rarement. Ce temps est désormais révolu. L'ordinateur a perdu son caractère "occasionnel".

 


Je ne suis pas un partisan du « tout informatique », mais, comme de nombreux collègues, je trouve qu’il est utile (dans la préparation de nos cours cela va de soit) dans nos « cours ». Il est même nécessaire puisque chaque élève qui sort du collège doit avoir validé un certificat appelé C2i : l’élève doit savoir s’identifier sur un ordinateur (= retenir son nom, son prénom et un mot de passe…..très très difficile pour certains), organiser son espace de travail (= éviter d’enregistrer tous ses travaux sur le bureau), imprimer un document, envoyer et recevoir un email, poker un prof (ah non, je confonds, ça c’est facebook). L’informatique est aussi nécessaire et est parfois la dernière solution lorsqu’un prof de sciences expérimentales (moi, donc) doit faire cours à ses élèves (normal) sans/avec pas assez de matériel (pas normal mais si banal), ce qui fut mon cas durant une petite (heureusement !!)  partie de ma première année d’enseignement.


 

Alors, un cours en salle info, c’est comment ? C’est comme ça :


 

Ca commence d’abord par la réservation de la salle sur un site dédié uniquement à cela (réserver du matériel/des salles au collège). Pour cela, il faut se munir de l’un des codes donnés (voir l’article ici).


Annoncer aux élèves la « bonne » nouvelle : « Bon ben demain, nous irons en salle info ! ». Et là, plusieurs types de réactions :


-       « Pourquoi faireeeeeee ? On va travailler ? »

-       « Pff c’est nul, on y était déjà ce matin, en français.. »

-       « Trop cool, on va pouvoir aller sur facebook !! » (là tu te mets le doigt dans l’oeil jusqu’au coude, mon petit).


Dans mon bahut, les accès internet sont tellement restreints que tu ne peux même pas regarder une vidéo sur youtube, alors facebook, tu penses.


            Chercher la clé. Trèèèèèèèèèèèèès important si tu ne veux pas passer pour un imbécile dès la 1ère séance dans cette salle qui deviendra ta meilleure amie par la suite. S’assurer que la clé fonctionne (M’est déjà arrivé d’avoir une clé quelque peu coincée dans la serrure….à l’extérieur. « Eh ça vous dit de faire cours porte ouverte ?! »).


            Et c’est parti, chaque élève se rue sur un PC. Il y a les connaisseurs (« Prends pas celui-là il plante tout le temps ! »), les farceurs (« Kévin, va là-bas le PC il est trop bien tu verras »…..Kevin restera 5 minutes planté devant son ordinateur avant de se demander pourquoi son clavier ne fonctionne pas…rapport aux farceurs qui ont débranché le clavier à l‘arrière du PC). Chacun appuie sur le bouton d’allumage du PC et commence alors la partie funky de la séance : « Monsieuuuuuuuuuuuuuur, j’me souviens plus de mon mot de passe ! » x 5. Oui, retenir 3 lettres et 3 chiffres est quelque chose de très compliqué pour un ado de 13 ans (oui, moi je peux parler, mais c’est pas pareil : j’ai plus 13 ans). « Monsieuuuur, il faut aller sur quel site ?? ». Et là tu te demandes pourquoi. Pourquoi tu t’es cassé la tête tout un week end à faire une fiche sur laquelle tout, absolument tout est écrit. Tu as vérifié toutes les adresses des sites mentionnés, mais non ! C’est encore trop compliqué pour nos apprenants de lire la fiche et de la suivre pas à pas. Ne surtout pas demander de taper une adresse complète ou sinon c'est une avalanche d' "erreur 404 : page non trouvée". Oui, recopier une simple adresse peut sembler difficile.

Au début, à chaque « Faut aller oùùùùù ? », « Ca marche paaaaaaaaaas », tu cours. Au début. Puis très vite, tu te promènes et réponds inlassablement : « C’est marqué sur ta feuille ! ».


 

 « Faut aller où ?? » Réponse : « C’est marqué sur ta feuille ! »

 

« Monsieur, je suis sur le bon site ? » Réponse : « C’est marqué sur ta feuille ! »

 

« Monsieur, je crois qu’il y a un petit problème » Réponse : « C’est marqué sur ta feuille ! Euuuh non ! Qu’est-ce qui est affiché ? »

« Euh...monsieur,  l’écran est tout jaune. » (véridique !)

« QUOI ???? QU-EST-CE-T’A-FOUTU-ENCORE ???? Tu ne touches PLUS à rien ! Tu te déconnectes et travailles avec ton voisin. Pleure pas, pleure pas, ça va faire un court-circuit dans le clavier ! ».

 

blue-screen.jpg


Et là généralement quand les problèmes commencent, c’est toujours sur le même (pauvre) gosse qu’ils tombent. Celui qui, au bout de 3 séances informatiques laborieuses t’annonceras : « C’est pas de ma faute monsieur, je suis handicapé de la souris ». Comme si la souris était la prolongation de la main droite (la gauche c’est pour le portable).

Au bout d’une demi-heure, tout le monde est lancé sur le travail à faire, tout le monde est calme. Certains s’ennuient et tentent d’aller sur facebook, en vain. (Je rappelle que facebook est interdit au moins de 13 ans, donc une grande partie de la classe…).

  

http://www.biofuels-platform.ch/en/error/404.png


 

 

 

« Bien, vous vous déconnectez et vous éteignez l’ordinateur. » …jusqu’à la prochaine fois !

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 13:00



Vous pensiez qu’une fois notre destination d’enseignement choisi, tout était fait. Eh non ! Une fois l’académie choisie (pas par nous, vous l’aurez compris). Il faut recommencer le même processus…à l’intérieur de l’académie. Encore une fois l’Ed. Nat’ est généreuse puisqu’elle nous offre des cours de géographie française gratuitement ! Après avoir examiné pendant 3 mois la carte de l’académie offerte, on est capable de placer les villes principales, les zones urbaines, celles plus (voire carrément) rurales, les principales cités scolaires et surtout les coins hyper-méga-craignos dans lesquels il ne vaut mieux pas foutre les pieds ! Mieux que le guide du routard j’vous dit ! Et tout cela gratos. Bien évidemment, la majeure partie de cette étude se fait durant les formations IUFM sur google maps (et street !) et avec les formateurs IUFM. Bien sûr ces mêmes formateurs essaieront de dédramatiser la situation, en organisant, par exemple, une rencontre avec un « survivant » (il a été présenté comme ceci par le formateur) de l’académie de Versailles (ouf ! Moi je suis dans l’académie de Créteil…c’est différent, hein ? Hein dites ? Oui !).


idf


Peu à peu, au fil des semaines, on se regroupe naturellement par "future académie", on compatie, on envie fortement (déteste) ceux qui restent dans leur (et notre) chère académie maternelle. A la fin du repas, on sort nos cartes académiques et on essaie de choisir un département comme future
destination d'enseignement.


A Créteil, il y a 3 départements : le 94 pour ceux qui veulent être proches de Paris et de ses gares TGV, le 77 pour ceux qui veulent se mettre au vert et le 93 pour les plus courageux les suicidaires ! Mon choix a été vite fait et s’est porté sur le plus grand département de l’académie : le 77.

« Placez-moi n’importe où mais dans le 77 ! ». Ma volonté fut faite ! Un sms syndical me l’a annoncé par une belle journée de juin.


 


« Vous avez obtenu le poste au collège Xxxxxxxx XXXXXXXX à XXXXXXXXXXXX (77) »





Premier réflexe : "Vite, une carte pour localiser tout ça !"


Première réflexion : « Oh merde mais c’est au *** du monde ça ! »


Première réaction de mon entourage : « Oh ben tu va être bien là-bas ! Tu as de la chance ! » (Vraiment ? De la chance moi ??)


Oui. Finalement j’avais peut-être de la chance mais je ne le savais pas encore.


A suivre… 

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 09:00

http://ec-louis-boichot-salbris.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/IMG/jpg/inspecteur2.jpg

 

Lorsque leur esprit ne s’attarde pas sur le cours qui se déroule sous leurs yeux (c'est dire si ces moments sont rares), certains élèves se transforment en vrai Géo Trouvetou. Exemple, un vendredi matin, Nicolas me demande gentiment (après m’avoir dit bonjour, bien évidemment. Faut pas déconner non plus) :

« Monsieuuuuuuur, je peux utiliser ce stylo »

Moi, après avoir observé que Nicolas tenait dans sa main un gros stylo qui faisait beaucoup de bruit et qui semblait vibrer :

« Mais oui, du moment que tu écris je serais déjà ravi alors tu penses Es-tu sûr qu’il est adapté à un usage en classe, Mmm ? Tu n’en as pas d’autre ? Je préfèrerais que tu utilise un stylo plus adapté tu sais. » (Zut j’ai encore été trop gentil sur ce coup).

Kevin, grand ami de Nicolas devant l’éternel : « Vous avez vu ce qu’il a inventé Nicolas ?! Vous croyez qu’il peut devenir riche ? »

Petit rire de ma part. « Bonjour Kevin, allé dépêches-toi. Tu n’as donc encore pas remarqué que tu es ENCORE le dernier à rentrer en classe. »

Kevin , après avoir réfléchi 2 secondes (davantage aurait été du gâchis vu l’excuse qui suit) : « M’sieur, c’est mes chaussures, elles sont trop lourdes ! »

Moi, mort de rire au fond de moi : « Pauvre petit… c’est dur la vie ! » (mais où vont-ils chercher tout ça ?)

 

Au beau milieu du cours : « BzZzZzZzZ ». En train d’écrire au tableau des choses très intéressantes sur la lumière, l’œil et autres curiosités, je me retourne et vois Nicolas entrain d’essayer de rafraichir son voisin Kevin avec ce qui semble être son stylo transformé en ventilateur.

Kevin : « M’sieur il va vraiment devenir riche ! Plus que vous » (oui ben ça c’est pas forcément très difficile). Pour les élèves, les profs sont millionnaires alors que non. Ils sont…… milliardaires, bien sûr).

Moi : « C’est évident, Kevin… »

Nicolas : « Vous avez vu : j’ai construit des accessoires ! ».

Bon allez, je suis aussi curieux et avoir Bob le bricoleur dans sa classe ça n’arrive pas tous les jours (ah si !). Je m’approche et observe la réalisation de notre ami : ce qui était un stylo-ventilateur-invention-du-siècle était constitué du corps d’une brosse à dents électrique autour duquel était enroulé un ruban adhésif noir pour cacher le superbe logo « Colgate » ou « Oral B ». L’embout « brosse à dents » était remplacé par un stylo...qui tournait. Pour en faire un ventilateur, rien de plus simple. Nicolas avait éventré un coussin pour y récupérer un peu de ouatine de « rembourrage » qui lui servait de pâle pour son ventilateur. Autant dire que c’était très…efficace ! J’imagine juste la tête de la maman de Nicolas quand, rentrant du travail, elle découvre un joli coussin éventré sur le canapé. Mais ce n'est pas grave puisque son fils va devenir riche ! (Rappel : plus que moi)

 

Equation-ventilateur.jpg


Les enfants sont formidables ! 

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 12:39
Jamy sans son camion à la rentrée
Selon Télé Loisirs, "C'est pas sorcier" va évoluer à la rentrée...

Après 17 ans de succès, le magazine va être modernisé. La chaîne a décidé de "sortir" Jamy de son célèbre camion. (ne te perds pas Jamy, le monde est grand tu sais !!)

L'animateur réalisera des démonstrations sur le terrain à l'aide d'un nouveau laboratoire mobile équipé d'écrans tactiles 2D (des iPad ????).
Garderons-ils le générique mythique ? (et énervant aussi, à la longue)

En tout cas, ça fait encore un chomeur de plus, un ! Pauvre Marcel...

vu sur www.jeanmarcmorandini.com
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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 10:00

Aujourd'hui, jeudi 21 juillet, une pleine page d'autosatisfaction dans le journal Le Parisien.


Monsieur le Ministre de l'Education Nationale, Luc Chatel, est interviewé


Morceaux choisis : 

 

"Nous voulons attirer les meilleurs talents. Il nous faut, puisque le recrutement s’opère désormais au niveau master, être capables d’intéresser davantage."


Il est bien sûr évident que posséder un master en physique nucléaire va aider grandement le jeune enseignant débutant face à sa classe. Il faut donc des profs toujours plus instruits ( bientôt des chercheurs du CNRS) pour enseigner aux élèves de moins en moins de contenus.

"Monsieuuuuuuuuuuur, c'est quoi un quark ?" "Eh bien vois-tu c'est bla-bla-bla, .... (exposé de 10 minutes)" "Oh merci monsieur !"....non ce genre de scène n'est pas près d'arriver.

Mais il est clair qu'un master en chimie organique est toujours utile pour filtrer du jus d'orange (programme de chimie de 5ème).

 

"...donner une image positive de l’Education nationale"

 

Hey, bonne idée ! Et donner une image positive de l'Ed Nat' à qui ? Aux parents ? Il y a encore du boulot alors. Ne pas remplacer les enseignants malades durant une longue durée est déjà un trèèèèès grand pas vers une image dorée de l'Ed Nat'.


 

 

"C’est un tout, mais on ne fait pas le métier d’enseignant par hasard. C’est d’abord une vocation, la passion de transmettre des connaissances et des valeurs. Il est difficile d’imaginer ce qu’aurait été le nombre de candidats sans cette campagne."

 

Ainsi l'enseignement est une vocation, je suis d'accord. Pourtant sans la compagne pub et vidéo associée (qui a d'ailleurs été supprimée très rapidement) "Devenez prof au pays des Bisounours", il n'y aurai pas eu autant de candidats...bizarre pour une vocation, non ? 

Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'il va y avoir un paquet de déceptions à la rentrée prochaine.


 

"C’est vrai qu’on ne remplace pas la moitié des départs en retraite mais, dans le même temps, on recrute les meilleurs pour succéder à ceux qui restent"

 

C'est toujours sympa pour ceux qui ont eu le concours avant cette campagne de publicité.

 

Pour ceux qui veulent l'article en entier : 

 

http://www.imagup.com/data/1125902792.html

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