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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 21:35

« Nous ne mettons pas n’importe qui devant vos enfants ! »

 

Tel pourrait être le message de l’Education Nationale aux parents d’élèves.

Tout le monde sait que pour être enseignant il faut passer un concours très sélectif (du moins les années où il y a plus de candidats que de places offertes…) que l’on nomme le CAPES (pour les professeurs de collège/lycée). Cette sélection se déroule comme ceci :

 

Tout d’abord il faut passer la sélection des épreuves écrites (soit 10 heures de composition sur table).

 

Passer les épreuves orales (parfois ça peut tomber, comme ce fut le cas pour moi, un dimanche à 6 heures du mat, si si c’est vrai. Les lycées les plus prestigieux de Paris sont réquisitionnés pour l’occasion).

 

Et là l’heureux candidat qui a passé avec brio (et surtout avec acharnement) toutes les épreuves est enfin enseignant…… stagiaire ! Mais le passage à travers les tamis de l’Educ’ Nat’ n’est pas fini !

 

Au cours de sa 1ère année s’enseignement, il faut s’assurer que le jeune enseignant (qui aura acheté la parfaite panoplie du jeune prof sérieux pendant les vacances : cartable en cuir et stock de chemises) est bien fait pour être prof et vérifier que le jury des épreuves orales a bien sélectionné un candidat qui en vaut la peine, pour cela :

 

Une visite de l’enseignant en classe est organisée en novembre (un formateur IUFM vient voir comment ça se passe en classe).

 

Pour s’assurer que les élèves ne grimpent toujours pas sur le bureau du prof pendant qu’il écrit au tableau (s’il est courageux) :

 

Une 2ème visite de stage s’impose avec à la clé la titularisation (c’est à dire, le plus souvent, le billet aller simple en 2ème classe pour l’académie de Créteil/Versailles).

 

Mais dis-donc pauvre ignorant(e), tu crois que s’en est fini ? Eh non ! Au cours de sa carrière afin d’être sûr que l’on a pas mis un psychopathe à tendances meurtrières devant des enfants et en vue de vérifier les capacités pédagogiques de l’enseignant supposé, un inspecteur arrive dans la classe et constate aussi par ailleurs les conditions de travail des enseignants dans les collèges/lycées.

 

Ce processus se répète tous les 5 ans environs avec pourquoi pas un licenciement si c’est le bazar en classe.

 

Et là, comme si cela ne suffisait pas, petite nouveauté et nouvelle tâche à assurer par les chefs d’établissements : faire passer des « entretiens de carrière » au bout de :

2 ans d’ancienneté afin de « vérifier » leur motivation (« vous êtes vraiment sûrs de vouloir être prof ? »)

 

Puis au bout de :

 

15 ans d’ancienneté afin d’établir leur « mobilité fonctionnelle » (« vous êtes vraiment sûrs de toujours vouloir être prof ? »)

J’attends avec impatience Jean-Pierre Foucault nous poser sa fameuse question : « C’est votre dernier mot ? »

 

 

http://www.info2tele.com/wp-content/uploads/2009/07/20090719_jean_pierre_foucault.jpg

 

 

Si on fait les comptes, au bout de 15 ans de carrière, un enseignant sera passé à travers 8 « tamis ». Donc vraiment, non, on ne met pas n’importe qui devant vos enfants, sauf que :

 

Quand un professeur est en congé maternité/maladie/ou toute autre raison valable n’est pas remplacé par un professeur certifié remplaçant, on fait appel au pôle emploi qui est alors chargé de recruter une personne diplômée et « jugée » (par qui ? selon quels critères ?) apte à enseigner. Et là, on peut vraiment avoir des surprises. Si cette personne a vraiment le désir d’enseigner, ça va, sinon attention les dégâts…des 2 côtés (prof et élèves).

 


Merci à Lara pour l'information.

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 11:00


 

Après la découverte de mon emploi du temps, il y a maintenant un peu plus d’une semaine, vient la découverte de mes élèves…..enfin d’abord de la découverte de leurs noms/prénoms. Quand je dis « avant », ça peut être juste avant...genre 5 minutes avant leur rencontre !

Petit bilan : 3 Kevin/250 élèves, je trouve que la côte baisse cette année. C’est la crise !

 

 

 

Malgré les années qui s’accumulent doucement, la semaine des « premières heures » est toujours teintée d’un mélange d’appréhension, d’excitation, de silence aussi et de moments de solitude.

 

Cette année j’ai l’avantage de connaître déjà 50 de mes élèves sur les 250. Il m’en reste encore…………200 à connaître ! (bieeeeeeeen ! je vois que certains ont révisé pendant les vacances). Mon 1er cours de cette année concernait une classe de 3ème de 30 élèves ! (le prochain qui arrivera dans la classe devra s’asseoir par terre). Et quel grand moment de solitude lorsque j’arrive dans la cour, après la récréation (et après la sonnerie de fin de récré, bien sûr) et qu’aucun de mes élèves n’est rangé. Passe alors 2 bonnes minutes à attendre, bêtement que des élèves (qui me voyaient et qui devaient surement être en train de bien se foutre de moi, sinon c’est pas drôle) daignent se « parquer » entre les 2 lignes blanches qui délimitent leur rang dans la cour. Quel agréable 1er contact !

 

Autre moment de solitude, au début d’un cours cette fois. J’ai pour habitude de laisser mes élèves debout au début du cours. Bien sûr, ceci agace certains élèves, ceux sur qui semble reposer toute la misère de la Terre ou tout simplement les faignants/impatients/fatigués-de-la-veille (rayez la mention inutile). J’ai, par conséquent, aussi pour habitude de rappeler ces élèves à l’ordre et quand je ne les connais pas, ce peut donner ça :

 

 

(Moi) : Romaric, tu restes debout, comme tout le monde !

(Romaric) : Mais je suis debout Monsieur !

(Oups !)

            (Moi) : Oh pardon ! Excuse-moi Romaric ! Bon je pense que ça a déjà du t’arriver cette situation, non ? Je suis le 1er prof à te faire cette remarque, …si ?

            (Romaric) : Non, vous êtes le premier.

 

Voilà voilà. Ca m’arrive une fois tous les ans. Pour cette année, c’est bon. C’est fait !

 

http://www.francenetinfos.com/wordpress/wp-content/uploads/2011/09/rentree.gif

 

Pour m’occuper et faire travailler ma mémoire, j’ai d’ores et déjà reçu 2 trombinoscopes (plus que 8 et j’aurai toute la collec’ ! Youpi !). Ceci est assez rare d’ailleurs. En général, le photographe ne vient qu’à mi-septembre pour « shooter » nos élèves donc nos trombis ne sont prêts que vers ...oh…mi-octobre ! Bref, ils ne nous servent plus à relier un prénom à une tête mais ils nous servent de distraction. C’est toujours marrant de voir la différence entre leur tête sur la photo (sourire crispé, coupe de cheveux impeccable…ce sera surement la dernière fois…) et leur vrai tête en cours.

 

            Si j’ai la chance d’avoir des trombis dès maintenant c’est parce que les photos sont celles de l’an dernier. Et là on saute l’étape « je mémorise le prénom et la tête » et on passe tout de suite au « grand jeux des différences avant/après les grandes vacances » ! On découvre l’évolution capillaire de certains. On en découvre qui se sont laissé aller à une petite « Bieberite » (voir l’article ICI). D’autres ont préféré garder la crête qu’ils façonnent depuis 2007 (ère révolue des Tecktonik Killers). Certaines filles ont découvert le maquillage « Yves Rocher » et du coup, ont décidé de transformer leur joli visage de fille sage en une palette de couleurs improbables.

 

            La 1ère heure est celle qui est obligatoirement la plus silencieuse : la plupart des élèves viennent de classes différentes, ils ne se connaissent pas encore très bien, ils ne sont pas tentés de bavarder et surtout, ils ne connaissent pas le prof !

 

- Tu as X cette année ?

- Pfff ouais ! Ca va faire 2 ans que je me le tape ! J’en ai marre !

- Et il est comment ?

- Ben, au début il est sympa mais tu verras au fil du temps il va devenir de plus en plus ch**** t ! A la fin de l’année j’en pouvais plus !

- En tout cas pour le moment il a l’air bien !

- Attends, on en reparle dans 2 semaines, tu veux ?

 

Voilà le genre de dialogue que l’on peut entendre entre 2 élèves….à moins que ce ne soit entre 2 profs ?

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 17:50

Et de 3 ! J’ai attaqué vendredi la 3ème saison de mes « Fabuleuses aventures au collège ». A chaque pré-rentrée sa livraison en prof tout frais-tout-jeune (j’en faisais aussi partie les années précédentes) : ils sont au nombre de 7 cette année. Sept à goûter aux joies telles que « Je me présente 40 fois et je n’arrive pas à retenir les noms de mes collègues » ou encore « Youpi je fais cours dans 3 collèges et en plus je suis prof principal ». Apparemment cette pratique d’envoyer les gentils-jeunes-professeurs dans 3 collèges est de plus en plus fréquente ! Même dans des matières « importantes » au niveau des horaires par semaine (français). Après nous avoir fait voyager à travers la France, l’Ed. Nat’ nous fait désormais voyager au sein d’une même académie. Bref ! Quelle joie en tout cas de ne pas être présenté comme le dernier arrivé !

Mais finalement, puisque je n’avais pas à jouer au grand jeu de « Memory du personnel », ni de faire la course après mes clés de salles (ambiance Fort Boyard), qu’ai-je bien pu faire, me direz-vous, durant cette « journée de pré-rentrée » ?

 

A vrai dire, peu de choses. Retrouver les collègues après 2 mois de vacances, nous raconter nos vacances, notre joie d’être là (« …aah les vacances étaient bien trop courtes ! Tu es sur qu’on avait autant de jours que les autres années ? C’est passé à une de ces vitesse »…pas taper, pas taper).

 

Quoi d’autre ?

 

Poser pour une zolie photo de groupe dans la fraicheur matinale, découvrir avec joie/dégout c’est selon, nos emplois du temps…provisoires (ça c’est pour taire les raleurs et laisser une petite lueur d’espoir….lueur qui s’éteindra définitivement mi-septembre, lorsque nos emplois du temps seront devenus définitifs).

 

Et ensuite ?

 

Aprendre l'accouchement d'une collègue, retrouver mes salles de cours et découvrir que le/les vidéoprojecteurs « promis » n’ont toujours pas élu domicile dans mes salles…

Dialogue entre les hommes à tout faire et moi-même :

 

Juin 2010 :

Ah tiens vous n’avez pas de croix au plafond ?

….non….pourquoi ?

Ah ben parce que j’ai des vidéoprojecteurs à monter là, mais faut d’abord que je fasse une croix au plafond.

Mmm oui et puis aussi, petit détail, il me faudrait donc un tableau blanc, parce que bon, le vert c’est moyen pour projecteur quelque chose…

Ah oui !

 

Septembre 2011 :

Ah  vous n’avez pas de croix au plafond ?

(air de déjà-entendu)….eh non ! Vous m’avez demandé la même chose au mois de juin.

Alors c’est que vous ne ferez pas partie des heureux élus qui aurons un vidéoprojecteur cette année.

Ah si !! C’était prévu ! Vous en aviez plein en juin dernier, vous pouvez bien m’en monter un ?!

J’en ai plus…

 

…voilà voilà

 

Et sinon quoi d’autre ?

 

Découvrir les classes dont nous aurons la charge durant l’année. Oui, les classes uniquement, pas les élèves. Les listes sont elles-aussi « provisoires » donc ce sera la SURPRISE demain, jour de rentrée des petits monstres élèves. Finalement le boulot n’a pas encore vraiment commencé : notre matière première n’arrive que demain. J’entends déjà la radio et je vois déjà au JT de J-P Pernaut :

 

(Journaliste pas du tout lassé de faire les sorties d’école le jour de la rentrée, chaque année) Elle est gentille la maîtresse ?

(P’tit monstre à cartable) Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Tu aimes l’école ?

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

 

Attends mon p’tit ça va (malheureusement) pas durer !

 

http://rlv.zcache.com/i_love_plaid_heart_school_photosculpture-p1533268753030024933s98_400.jpg


J’ai hâte de découvrir demain « mes » p’tits grands monstres à cartable à sac à dos !

 


Bon courage  !  (ce message s'adresse aux enseignants...uniquement)

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 09:00

 La manière à la « Julien Lepers en fin de journée »

 


Savant mélange entre la manière « nounou-télé » (avec un peu plus de lumière) et la manière « Julien Lepers », elle nécessite d’avoir dans sa classe un élève ayant eu la présence d’esprit d’avoir apporté un jeu (n’espérez pas le Scrabble mais plutôt les jeux conviviaux du genre Time’s Up, Jungle Speed…..attention les mains !). La tâche pour l’enseignant consiste alors à encadrer le tout, éventuellement à faire l’arbitre (mais pour ça il faut connaître les règles du jeu).

 

Mon avis après avoir testé :

 

Un petit peu comme pour l’option « nounou-télé », l’enseignant va très vite s’ennuyer (Ah bon ? Ce n’est pas passionnant de regarder des élèves jouer ? Oh j’aurai juré !). Pourtant c’est très reposant, surtout durant l’heure de 16h-17h du vendredi juste avant les vacances….petit détail : attention à ne pas s’endormir !! Si jamais ça arrive quand même, pas d’inquiétude : les cris de joie, que dis-je, de délivrance des élèves, désormais vacanciers, vous réveilleront.

Après, à vous de voir si vous répondrez par l’affirmative aux incessants « Monsieuuuur ! Vous jouez avec nous ??? ».


 

 La manière « gourmande »

 

http://farm1.static.flickr.com/169/370986806_6c521eecc5.jpg


Ou pas ! Tout dépend des talents culinaires de vos élèves ! « Allez pour le dernier cours, la semaine prochaine, chacun fait un gâteau ou apporte une boisson ! ». Et c’est comme cela que l’on se retrouve, une semaine plus tard, en train de partager un petit ourson en guimauve en 25 parts (égales !) avec pour seule boisson un Fanta et aucun gobelet ! « Ben Bryan, c’était à toi de les apporter !», « Eh Agathe, t’avais dit que tu allais nous apporter un gâteau au chocolat ! ». Donc, petit conseil, planifier à l’avance (genre en septembre ??) ce que chacun apportera pour le goûter de fin d’année. Bien souvent, les goûters sont interdits. Pourquoi ? Parce « Oh m**** Monsieur j’ai renversé mon gobelet de Coca ! » (ça c’est dans le meilleur des cas, dans le pire ça donne ça) « Mais p***** Yannick tu pourrais faire gaffe, t’as renversé toute la bouteille de Coca ». Je vous épargne les batailles de cookies et autre brownies.

 

Mon avis SANS avoir testé :

 

A tester avec des élèves trèèèèèèèèèès sages en qui j’aurai entièrement confiance.

 


 

Et pour finir :

 


 

 La manière « utopique »

 

http://www.bluenblue.com/IMG/jpg/chris-savant_fou.jpg


« Bon, ben j’ai préparé quelques expériences, certaines peuvent être potentiellement dangereuses, mais néanmoins amusantes ! Soyez prudent. »

 

 

Mon avis :

 

Des travaux à faire au collège ? Dans votre salle ?

N’hésitez pas ! En attendant : « Tous aux abris ! »

 

 

http://hiroshimabomb.free.fr/romeo2.jpg

Encore un cliché sur la chimie

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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 09:00

On entend très souvent dire que la première heure de cours est très importante car elle serait « décisive » sur le bon déroulement du reste de l’année. Il y en a pourtant une autre qui est « décisive », mais plutôt sur le plan des souvenirs : la dernière heure de l’année avec une classe. Cette heure tant attendue qui est encore le seul obstacle (avec le portail fermé du collège) aux vacances. Une heure où les élèves (et leur professeur) n’ont pas très envie de travailler mais plutôt de passer une « dernière » heure agréable (tranquille ?), voire (soyons fous !) « fun » !

 

 


            Le prof a le choix entre plusieurs manières pour animer cette dernière heure. J’ai testé (pour vous) :

 

 

 La manière « nounou-télé »

 

http://romeojuliette.blog.lemonde.fr/files/2008/05/enfants-devant-la-tele.1211270887.jpg


Elle consiste à plonger les élèves (agités, bien entendu) dans l’obscurité (Mmmm….désir caché de les endormir ?) et à leur passer un DVD. Au choix : un film en rapport (ou pas, au point où on en est !) avec le programme, un documentaire (« Fred et Jamy sont appelés en salle 15) ou le film de nos dernières vacances (très déconseillé).

 

Mon avis après avoir testé :

 

Manière très reposante ! Les seules actions consistent à appuyer sur Play et/ou Pause  et à murmurer quelques « Chuuuuuuuuut, taisez-vous ! ». Sinon pour se faire ch*** pendant une heure (ou plus si y’a « Monsieuuuuuuur on peut rester pour voir la fin du film ») y’a pas mieux ! Le temps de la télé-nounou n’a apparemment plus cours.

Petit détail qui a son importance (si, si, croyez-moi, j’en ai fait l’expérience) : vérifier que la salle dispose d’un lecteur de DVD….eh oui, nombreuses sont les salles équipées QUE de magnétoscope et d’un téléviseur. Si jamais c’est l’occasion d’improviser un mini-cours d’histoire/technologie : « Alors les enfants savez-vous ce qu’est cette grosse boîte noire ? Non ? Vous ne savez pas ? Eh bien c’est une cassette vidéo VHS… ! Bien, … allez, je vous distribue des feuilles et vous me faite un joli dessin pour occuper le temps décorer la salle ! Oui, vous êtes en 3ème, et alors ??? »

 

 

 

 La manière à la Julien Lepers

 

http://planet-tele.webobo.biz/journal/6/4/1/7/journal_641703.jpg


Vous vous sentez l’âme d’un animateur de jeux télé ? Parfait ! Réveillez le Julien Lepers (« Ah oué oué oué ! Ah je dis oui ! Ah ça c’est beau ») qui sommeille en vous et tentez un quizz dans votre classe ! A vous de décider du/des thèmes et du déroulement. Lors de ma première année je me souviens avoir crée un quizz aux allures du « Grand concours des animateurs » avec projection PowerPoint des thèmes à choisir, des questions. Une autre année, n’ayant pas le matériel informatique nécessaire, je me suis rabattu sur la méthode des petits papiers tirés au sort dans un carton. Pour ceux qui veulent impliquer davantage les élèves dans le jeu, pouquoi ne pas leur faire rédiger les questions ? Attention alors à les « filtrer » voire même en « censurer » certaines ! Avec certains énergumènes, on tombe vite dans le graveleux (« Qui a la plus petite **** dans la classe ? ») ou dans la révélations de secret (« Avec qui Maéline veut sortir ? »). Prudence donc…

 


Mon avis après avoir testé :

 

A priori, ça devrait bien marcher. C’est vrai, mais parfois il faut encore savoir motiver les troupes en leur faisant miroiter des petits cadeaux (bonbons et autres confiseries, tout dépend de votre budget alloué). Prévoir donc un gros budget sucettes/oursons en guimauve.

Cette manière est presque l’assurance de passer une heure amusante, ludique et décontractée ! A recommander !

 

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 09:30

A quelques semaines du début de la saison 3 de mes « Fabuleuses aventures au collège », il est temps (mieux vaut tard que jamais) de dresser un petit bilan chiffré de ma saison 2.

 

http://thumbs.dreamstime.com/thumblarge_452/1258002480xdHM87.jpg


Une année scolaire c’est :

 

2 collèges

10 classes de 3 niveaux différents

255 élèves

765 appréciations de bulletins

2 251 contrôles soit 150 h de correction (6 jours non-stop)

3 stylos rouges qui ont succombé aux corrections des 2 251 copies

5 feutres bleus pour tableau blanc

3 feutres verts pour tableau blanc

36 semaines de cours soit 648 heures de cours dont 34 heures (de cours…? Peut-être plutôt de garderie) le vendredi de 16h à 17h

648 « Bonjour-à-tous-asseyez-vous-et-sortez-vos-affaires ! »

16 200 « Bonjour ! »

21 heures de colles et environ trois fois plus de punitions

 

            Mais aussi :

 

livres d’or d’élèves à signer

23 « M’sieur, vous s’rez là l’année prochaine »

23 « Tu verras bien en septembre… »

13 « Han j’espère trop vous avoir l’an prochain »

 

2 « Merci pour cette séance de cours monsieur, c’était vraiment trop bien aujourd’hui ! » (oui, 2/648 heures de cours c’est très peu, mais je pense qu’il faut se contenter de peu)

34 goûters avec les collègues

6 gâteaux (et pâtisseries diverses) partagés avec les collègues

 

et une 10aine de rires (pas toujours contrôlés)…en classe !

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 10:00

 

  Choses entendues ici et là... 

 « Ouais...euh…les profs y sont payés 2 mois sans rien faire ! Feignasses !»

Quuuuuuoi ! Deux mois ! Seulement ! Vous n’avez pas compté le reste ! Ah ben non alors, si c’est juste pour être payé 2 mois sans rien faire, c’est pas la peine ! On a eu 16 semaines de vacances cette année ! Si l’on prend comme moyenne qu’un mois comporte 4 semaines, on arrive donc à 4 mois de vacances !

Ah mais j’oubliais, nous ne sommes pas payés durant juillet et août : notre salaire annuel comptabilisé sur 10 mois est réparti sur 12 mois (ça c’est pour éviter aux enseignants d’apprendre  jouer du violon dans le but de gagner sa vie dans les rames du métro de la ligne 1)

 

« En plus de ça, ils ne bossent que 12 heures par semaine ! »

Faux, nous sommes présents 18h/semaine (pour les professeurs « certifiés », pour les heureux « agrégés », c’est 15h/semaine) devant les élèves.

 

« Et le reste du temps, vous faites quoi ? Vous glandez chez vous »

Le reste du temps, le professeur occupe son temps de loisirs en pratiquant des activités vraiment aussi ludiques qu’étranges. Parfois (on me l’a raconté, je n’en suis pas sûr), il demande à ses élèves de répondre à des questions sur une feuille à grands carreaux (trèèèès importants, les grands carreaux !), il les ramasse et lit les réponses de chacun, chez lui. Etrange n’est-ce pas ? Parfois il arrive même que le prof s’amuse à écrire un chiffre compris entre 0 et 20 en rouge (trèèèès important, le rouge) puis qu’il rende à ses élèves la même feuille qu’il avait ramassé quelques jours (ou semaines) auparavant. Loisir encore plus étrange : je me suis laissé dire (quelle belle expression) que certains préparaient eux-mêmes leurs cours pendant des heures. Bizarre, bizarre.

 

« Ouais mais ça, préparer des cours, c’est au début ! Une fois que tout est préparé, c’est bon tu bosses plus ! »

Effectivement, au bout d’un an, tout le boulot est fait, pis c’est pas comme ci les programmes changeaient ! On me souffle (un collègue zélé certainement) que le mur de Berlin serait tombé et que….non….la Terre ne serait pas plate ! J’vous laisse 2 secondes, je dois aller barrer une ligne dans mon cours.

..

.

Vala c’est fait ! Nous disions ?

 

Et vos notes, vous les mettez au pif, avouez !

Au pif !! Vous n’y pensez pas ! Ce sont les lois de la pesanteur qui définissent « nos » notes (il est clairement admis que nous ne les mettons pas selon des critères particuliers) : la légendaire technique de l’escalier (on attribue une note à chaque marche puis on lance nos copies du haut des marches). Evidemment, cette méthode impose d’avoir un escalier qui comporte « pile » 21 marches (de 0 à 20). C’est donc le critère number 1 pour choisir son appart/maison/château/palais.

 http://tom.phpmagazine.net/upload/2006/02/exam_correction.JPG

 

 

« Vous les profs, vous faites tout le temps grève ! »

http://blog.de-novion.com/dotclear/images/09_2009/09/divers/greve.jpg

Grève ? Absolument pas, c’est juste qu’une fois par trimestre (environ), tous les professeurs de France aiment bien se réunir pour une petite promenade collective dans les rues de Paris. Par mesure de précaution, pour ne pas perdre trop de marcheurs, le parcours est toujours le même : République-Bastille. Alors, oui, ce jour-là il n’y a que très peu de monde pour faire cours aux élèves, mais que voulez-vous, il en va de la santé de nos enseignants. Pour s’encourager, il paraît même qu’ils chantent des chants, un petit peu à la manière des touristes lycéens américains qui attendent toute la journée sous la Tour Eiffel dans le but de prendre un peu de hauteur.

 

« En tant que fonctionnaires, vous ne payez pas les factures EDF ! »

Ah bon ? Je me serais fait avoir alors…

 

« Ni les billets de trains ! »

Ben voyons ! Je vais de ce pas jeter ma carte 12-25. Merci pour l’info !

Par contre, nous pouvons passer tout notre temps libre aux musées, et cela gratuitement. Nous pouvons donc largement envisager de nous reconvertir en guide du Louvre.

 

 

« Les profs sont tous de gauche ! »

Et Monsieur Luc F. alors ?

 

« Les profs sont de toutes façons trop payés pour le peu de travail qu’ils fournissent »

http://photo.lejdd.fr/media/images/economie/billets-euros2/2448039-1-fre-FR/Billets-Euros_pics_390.jpg

Ca vous tente ? Allez, un p’tit clic ICI et c’est parti pour peut-être 40 ans ou plus, qui sait.

 

 

Et vous, qu'avez entendu au sujet des profs ?
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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 09:00

Durant la formation (hyper-complète, vous l’aurez compris) du jeune enseignant candide, il y a quelques heures de cours à effectuer dans un établissement d’un autre type que le sien. Le mien était un collège de « campagne » (oh ben si, on peut le dire : quand les élèves discutent tracteurs et moissonneuse durant les récrés, ça sent plutôt la pâquerette que le pot d’échappement), il était donc tout à fait attendu que j’aille exercer mes talents dans un lycée en centre ville. Pour ne pas se sentir trop dépaysé (oh regarde, les élèves sont plus grands que moi !), l’enseignant candide exilé au lycée se retrouve en binôme (la mienne s’appelait Aurélie) et est encadré par un tuteur, pour moi ce sera une tutrice.

 

            Premier contact, un froid matin de novembre, après avoir bien galéré pour se garer entre une dépanneuse et un camion chargé de décoration de Noël, nous voilà devant la porte dudit lycée. Aurélie et moi passons la 1ère porte et nous voici dans un « sas » où une charmante gardienne des lieux nous accueille : « Bonjour jeunes gens ! Vous vous êtes trompé ! L’entrée des élèves se trouve de l’autre côté du bâtiment ! ». Il y a encore une fois erreur (déjà ICI) sur la personne. Nous faisons vraiment jeune, prennons-le comme un compliment ! Evidemment le bâtiment dédié aux sciences se trouve de l’autre côté du lycée…au 4ème étage sans ascenseur. Arrivé au sommet je mis à peu près une demi-heure 5 minutes à reprendre mon souffle. Nous somme ponctuels, il est pile 10 heures et notre tutrice arriva vers ….euh…. 10h40. (Bon ça peut arriver à tout le monde, surtout quand on est en vélo dans un tram bloqué par la neige) Une fois les présentations faites dans la magnifique salle des profs de sciences (décorée ambiance débarras/chalet en bois), nous apprenons qu’avant de faire cours, nous allons d’abord devoir assister à un gros paquet d’heures de cours dans un but unique d’observation…Youpi…après avoir enfin obtenu le CAPES, nous nous retrouvons derrière une table, assis, à écouter…un collègue…

 

            Mi-décembre, première heure (enfin, une séance de 2 heures plutôt) d’observation.

Classe observée : une terminale S, 35 élèves.

Décor : une salle avec une marche, en plein milieu, qui surélève la moitié du fond de la classe. On nous place au fond de la classe, vue sur toute la classe.

 

http://www.sdm-protect.com/images_produits/4320151.jpg


Passé le premier quart d’heure à s’extasier sur notre tutrice (« Wouah, elle explique troooooooop bien », « Comme elle gère », « Ah t’as vu, elle tombe même pas à cause de la marche »), on fini vite par s’ennuyer ferme. La radioactivité, c’est très intéressant mais nous ne voyons pas ce que nous pourrions apprendre de nouveau…surtout au niveau Terminale S. Nous commençons alors une analyse sociologique des élèves, que l’on complètera à l’interclasse.

Driiiiiing ! C’est la pause ! Tout comme les élèves, on je prends mon goûter et nous laissons trainer nos oreilles… on comprend tout de suite que contrairement à nos collégiens, les élèves savent pourquoi ils sont là : pour entrer en prépa (la majeure partie), pour entrer en médecine (c’est admirable, bon courage), tenter un BTS (2 élèves seulement) ou encore pour dessiner et redoubler…encore. Ah ça change de nos élèves qui ne travaillent que pour leurs parents (et leur prof, en 6ème) ou pour leur moto (en 3ème)….quoique….non, pas besoin de bosser puisque la moto en question est déjà dans le garage ! C’est sûr que les cours sont BEAUCOUP plus calmes qu’au collège : y’en a pas un qui discute, personne ne pique la colle de personne….quel ennui finalement... !

 

            Arrive alors mon tour de faire cours aux futurs ingénieurs ! La préparation du cours prend alors au moins une semaine…pour 2 heures de cours. Le jour J, aucune des expériences présentées ne fonctionne, je tente alors de rattraper le coup en rendent le cours interactif en appliquant ma « méthode » collège (interroger les élèves, les faire participer, varier les médias, bref rendre le cours vivant et pas ennuyeux…pour moi comme pour eux). Bon ben……ça a plu aux élèves (« On a tout compris, il allait moins vite que vous, le jeune prof ! » héhé !) pas à la maitresse des lieux. On s’en fiche ? Non, non puisqu’après les 2 heures de cours (à la fois ennuyeuses, et, mine de rien, assez éprouvantes) s’en suit un débriefing rapide d’une heure et demie. Et là c’est parti, on refait le cours de A à Z, on (la « tutrice ») traque la moindre faute, on critique, on critique, on félicite (pas trop hein, après on s’habitue, c’est pas bien), on critique….mais hé !! Un tuteur n’est pas censé donner des conseils ? (ah…on me signale dans l’oreillette que non pas cette fois, pas d’bol !).

 

La phrase du jour : « Tu es allé trop lentement ! On s’en fiche si l’élève n’a rien compris ! T’as pas l’temps de lui réexpliquer ! Faut que tu avances, tu comprends !! »

 

Non, je n’ai pas compris ! J’avais cru que le boulot du prof était de faire comprendre les notions abordées aux élèves, sinon, autant leur réciter le bouquin de classe.

 

Là n’est pas le plus dramatique pour nous dans l’histoire, le summum arrive.

 

Nous devons ensuite animer une séance de travaux pratiques. Parlons de celle de ma binôme Aurélie. Elle a reçu le sujet 3 semaines avant le jour J. En enseignante sérieuse, Aurélie a préparé longuement sa séance, pour être sure de ne pas passer à côté des notions importantes, elle va donc voir notre « tutrice » afin d’avoir son avis. La « tutrice », dans sa grande bonté du jour, lui donne sa feuille de travaux pratiques pour lui montrer ce qui est faisable sur le sujet donné.  Aurélie corrige quelques lignes sur son travail jusqu’à ce qu’elle reçoit un mail de notre tutrice qui lui donne l’autorisation de prendre SA version (celle de notre « tutrice », donc). Aurélie avait donc travaillé pour rien. La confiance règne. Arrive le jour de la séance de travaux pratiques et parmi les critiques, Aurélie eut la joie d’entendre :

 

« Non mais tu te rends compte ?! Tu as pris MA séance, tu n’as même pas changé la mise en page ! A part changer la police et la taille des caractères, tu n’as rien fait ! »

 

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Je rentre au collège !

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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 19:49

Autre moment ô combien important durant la 1ère année de l’enseignant débutant (appelons-le « stagiaire », après tout telle était son appellation officielle) : la visite de stage. En réalité, il y en a 2 durant l’année. La première est une sorte de visite de courtoisie  du « visiteur » (c’est à dire un collègue ayant plus d’expérience que moi….plus de 7 mois d’expérience, donc) destinée avant tout à donner des (précieux) conseils dont il faudra ABSOLUMENT tenir compte pour avoir un avis favorable lors de la 2ème visite (qui se déroule environ 3 mois après la première). L’enjeu de tout cela ? Valider (à nouveau) le CAPES (c’est à dire passer du statut de « stagiaire » à celui de « titulaire » et aussi avoir son billet « Aller simple » pour Créteil. Pour le billet « Retour », on verra plus tard…..ou pas !). La raison de tout cela ? (ben oui, après tout avoir le CAPES ne suffirait donc pas pour aller exercer ses talents de pédagogue ???) La raison : vérifier que le jury de CAPES ne s’est pas trompé en me donnant la précieux sésame, vérifier qu’il ne l’a pas donné à un psychopathe ou autre foufou (…c’est déjà arrivé ICI ! Ca fait peur, hein ?).

 

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Bref autant dire que cette 2ème visite est super-méga-giga importante pour le stagiaire ! Par conséquent, elle n’en est pas moins super-méga-giga stressante, surtout lorsqu’elle ne se passe pas comme prévu.

 

Au programme de la séance de cours « visitée », un cours sur l’électricité en 4ème entièrement présenté sur diaporama (animé), des expériences de mesures réalisées au bureau, filmées par webcam et retransmises sur grand écran (hey, comme au ciné !!). Une séance sur laquelle j’avais bossé au moins une semaine. Mon tuteur et moi-même avions passé beaucoup de temps pour que tout (ou presque) soit parfait (ou presque), pour choisir le bon mot à placer au bon endroit, pour rendre les notions les plus faciles à comprendre.

 

Comme à mon habitude, j’arrive au collège très tôt. Bon, comme c’est le jour de LA visite, j’arrive TRES tôt. J’allume le PC (puis je prie très fort le dieu Microsoft pour qu’il s’allume), j’allume la webcam, teste l’affichage sur grand écran. Youpi ! Tout fonctionne à merveille ! Par la fenêtre, sur le parking, j’aperçois mon « visiteur ». Ouf, il ne m’a pas oublié, je n’ai pas stressé pour rien !

 

A peine la musique de la sonnerie commence et me voilà déjà dans la cour à la recherche de mes élèves. En ce jour de grève nationale (des enseignants et des lycéens contre je-ne-sais-quelle réforme), à peine certains élèves me voient et déjà fusent les :

 

« Oh non, vous êtes là vous faites pas grève… » (Ca fait toujours plaisir de bon matin, surtout ce jour-là !) 

 

Non, non, je suis bien là. (Enfin physiquement, parce bon mon cerveau est encore au cours qui va se dérouler…sous leurs yeux ébahis)

 

« Pfff, même ma sœur au lycée elle fait grève. Tant pis, je fais grève alors ! »

 

(Ben essaie toujours).

 

            La classe est a peu près rangée, on monte rapidement pour ne pas perdre de temps, les élèves s’installent et se demandent déjà « C’est qui le gars assis au fond ? ». Le « gars », c’est mon visiteur mais comme je craignais que mes élèves me préparent un sale coup (on ne sait jamais…), je ne les ai pas prévenus (c’était les sous-estimer).

Toute la « technique » (PC, webcam, appareils de mesure) fonctionne, le cours se déroule très bien jusqu’à ce que…Scène :

 

 Bon, allez, vous notez : l’intensité I du courant…..Euh j’peux savoir pourquoi vous n’écrivez pas ?

 « On fait la grève monsieur ! On a pas nos affaires ! »

 (Qu’est-ce que c’est que ces con***ies ??)

Vous avez pourtant votre cahier, donc écrivez !

« Ouais mais en fait, on a pas notre trousse, on fait la grève de la trousse ! »

 

Moi à l’extérieur : un peu énervé, genre "j'vais faire un carnage !"

 

screen-capture.png 

 

Moi à l’intérieur : ZEN...mais d'un calme.... 

 

screen-capture-1.png 

Au bout de 5 minutes de « Allez, la blague a suffisamment duré ! On a autre chose à faire ! et autre blabla très convaincants… », certain se sont mis à sortir un stylo. Ce même stylo était jusqu’à présent bien au chaud dans une trousse cachée sous la table !!!!

Aaaaaaah les affreux ! Ils me sabotent ma séance ! A ce moment-là je vois ma titularisation ainsi que mon billet pour Créteil s’envoler. Bon, le billet  pour Créteil, je peux faire sans, mais je ne peux pas faire sans ma « titu ». Ah ça va ch*** lors du prochain cours !! J’vous l’dit !!

 

Et ça a ch** la fois suivante ! J’ai reçu une belle lettre d’excuse collective écrite sous l’impulsion du caïd de la classe (qui l’aurai pensé ? moi le dernier).  Mon visiteur ainsi que le chef d’établissement ont apprécié et félicité mon sang-froid, j’ai obtenu ma « titu » et….. (le plus important dans l’histoire) j’ai eu mon billet pour : 

http://www.comiteliaisoncftcvaleo.sitew.com/files/users/1/3/6/9/2/9/8/panneau_creteil.png

 

 

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 09:00

C’est en général par cette phrase que commence la reconnaissance. Ne nous y trompons pas, je ne parle ici que de reconnaissance visuelle, l’autre reconnaissance (du travail effectué), je ne l’ai pas encore vu pointer le bout de son nez, du moins de la part des élèves. Je fais confiance au nombre des années pour peut être la voir un jour.

 

Je disais donc, quand un élève me sort (sur un ton très fier) « Eh M’sieur, j’vous ai vu chez Carrefour/E.Leclerc/Auchan ! » (rayez toujours la mention inutile selon l’hypermarché à proximité), c’est qu’il est presque (la mémoire a tout de même ses limites, suffit de voir les réponses données lors des contrôles) en mesure de me détailler mes courses du samedi.

 

http://www.pageblanche-leblogdesseniors.com/wp-content/uploads/2011/04/caddie.jpg


Je devais m’en douter. Samedi matin, je faisais tranquillement mes courses hebdomadaires, j’étais au rayon charcuterie-jambon, préoccupé à trouver 2 tranches avec une date de péremption assez éloignée (bref je fouille, je fouille, comme tous les bons consommateurs et toutes les bonnes ménagères) lorsque j’entends « Bonjour Monsieuuuuuur ! ». Je me retourne. « Oh bonjour Jordan ! » (élève que j’ai collé la veille). Hop, un p’tit coup d’œil (pas du tout discret) dans mon caddie, et Jordan disparaît aussi vite.

Ce genre de scène, fait prendre conscience à l’étudiant devenu jeune professeur, qu’entre autre, dans le package « enseignant » il y aussi ceci : en devenant enseignant, on devient une personne publique. On est reconnu « visuellement » par environ 300 élèves (le double pour peu que l‘on exerce ses talents de pédagogue dans 2 bahuts) + une petite cinquantaine d’adultes si on compte les parents rencontrés lors des réunions parents-profs.

 

Je dois avouer que la 1ère fois que cela m’est arrivé, ce fut à la fois agréable d’être reconnu (« Waouh, c’est trop bien, j’ai l’impression d’être une star » ………..j’me calme, je ne m’enflamme pas). Ce fut aussi à la fois un peu perturbant. Il y a certes, les élèves que j’ai en cours, mais il y aussi (et ce fut la grande majorité durant la 1ère année) ceux que je ne connais pas. Pas même de vue. A chaque regard d’ado croisé, on peut vite se sentir observé et il y a de quoi devenir très vite parano.

Au fil des mois, des années, on s’y fait. Je m’amuse maintenant des élèves qui viennent en début de cours, fiers (c’est ça le plus « drôle ») de m’annoncer (ou me de me rappeler lorsque ma mémoire est trop sélective) qu’ils m’on vu dans tel ou tel magasin. « M’sieur, j’pensais pas que les profs allaient aussi dans les fnac et tout ! ». Il est bien souvent admis que les profs ne vivent que dans leur salle de classe, ne mangent qu’à la cantine (donc ils ne font pas les courses et c’est là qu’on peut être fier d’avoir croisé un prof à l’Hyper U du coin : ce doit être un moment si rare). Ah oui, j’oubliais : les profs ne dorment que debout dans leur placard au fond de la classe. C’est d’ailleurs là qu’ils passent leur vacances et c’est pour ça qu’ils attendent la rentrée avec impatience ! Faut dire que c’est très petit et sombre un placard !

 

Enfin, il est toujours agréable de voir un élève vous sourire, vous dire bonjour dans la rue, passer exprès à côté de vous au supermarché pour être sûr que vous le voyez, … Ok, ça c’est pour les plus sympas. Il y a malheureusement un autre type d’élèves au supermarché : les « chuchoteurs ».

 

Toujours très zen (il le faut, un samedi matin au supermarché), au rayon fruits et légumes du supermarché j’aperçois au loin, un élève et son papa. L’élève me voit, et chuchote quelques mots à son père (j’imagine bien un « Merde c’est mon prof là-bas. **tain, c’est pas possible ! Pfff ! »). A son tour le papa me fixe mais aucun « bonjour » ou autre signe de politesse. Zéro ! Il y mieux encore. La même scène, mais à côté de moi. Là, plus de doute sur les mots échangés entre le fils et son papounet d’amour. Toujours pas de « bonjour ». Lors de la distribution de la Politesse au berceau, ils devaient probablement être absents…

 

http://www.lineaires.com/var/li/storage/images/media/phototheque/hyper-champion-la-souterraine/mag0903_6/97234-1-fre-FR/mag0903_6_gallerie.jpg

 

A côté de ça, je n’oublierai pas de sitôt un élève qui se trouvait dans la galerie marchande du supermarché et qui a remonté toute la ligne de caisse, est entré à nouveau dans la magasin pour me dire bonjour pendant que je mettait mes articles sur le tapis roulant. Ca fait toujours plaisir un p’tit « bonjour monsieur ! ».

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