« Nous ne mettons pas n’importe qui devant vos enfants ! »
Tel pourrait être le message de l’Education Nationale aux parents d’élèves.
Tout le monde sait que pour être enseignant il faut passer un concours très sélectif (du moins les années où il y a plus de candidats que de places offertes…) que l’on nomme le CAPES (pour les professeurs de collège/lycée). Cette sélection se déroule comme ceci :
Tout d’abord il faut passer la sélection des épreuves écrites (soit 10 heures de composition sur table).
Passer les épreuves orales (parfois ça peut tomber, comme ce fut le cas pour moi, un dimanche à 6 heures du mat, si si c’est vrai. Les lycées les plus prestigieux de Paris sont réquisitionnés pour l’occasion).
Et là l’heureux candidat qui a passé avec brio (et surtout avec acharnement) toutes les épreuves est enfin enseignant…… stagiaire ! Mais le passage à travers les tamis de l’Educ’ Nat’ n’est pas fini !
Au cours de sa 1ère année s’enseignement, il faut s’assurer que le jeune enseignant (qui aura acheté la parfaite panoplie du jeune prof sérieux pendant les vacances : cartable en cuir et stock de chemises) est bien fait pour être prof et vérifier que le jury des épreuves orales a bien sélectionné un candidat qui en vaut la peine, pour cela :
Une visite de l’enseignant en classe est organisée en novembre (un formateur IUFM vient voir comment ça se passe en classe).
Pour s’assurer que les élèves ne grimpent toujours pas sur le bureau du prof pendant qu’il écrit au tableau (s’il est courageux) :
Une 2ème visite de stage s’impose avec à la clé la titularisation (c’est à dire, le plus souvent, le billet aller simple en 2ème classe pour l’académie de Créteil/Versailles).
Mais dis-donc pauvre ignorant(e), tu crois que s’en est fini ? Eh non ! Au cours de sa carrière afin d’être sûr que l’on a pas mis un psychopathe à tendances meurtrières devant des enfants et en vue de vérifier les capacités pédagogiques de l’enseignant supposé, un inspecteur arrive dans la classe et constate aussi par ailleurs les conditions de travail des enseignants dans les collèges/lycées.
Ce processus se répète tous les 5 ans environs avec pourquoi pas un licenciement si c’est le bazar en classe.
Et là, comme si cela ne suffisait pas, petite nouveauté et nouvelle tâche à assurer par les chefs d’établissements : faire passer des « entretiens de carrière » au bout de :
2 ans d’ancienneté afin de « vérifier » leur motivation (« vous êtes vraiment sûrs de vouloir être prof ? »)
Puis au bout de :
15 ans d’ancienneté afin d’établir leur « mobilité fonctionnelle » (« vous êtes vraiment sûrs de toujours vouloir être prof ? »)
J’attends avec impatience Jean-Pierre Foucault nous poser sa fameuse question : « C’est votre dernier mot ? »
Si on fait les comptes, au bout de 15 ans de carrière, un enseignant sera passé à travers 8 « tamis ». Donc vraiment, non, on ne met pas n’importe qui devant vos enfants, sauf que :
Quand un professeur est en congé maternité/maladie/ou toute autre raison valable n’est pas remplacé par un professeur certifié remplaçant, on fait appel au pôle emploi qui est alors chargé de recruter une personne diplômée et « jugée » (par qui ? selon quels critères ?) apte à enseigner. Et là, on peut vraiment avoir des surprises. Si cette personne a vraiment le désir d’enseigner, ça va, sinon attention les dégâts…des 2 côtés (prof et élèves).
Merci à Lara pour l'information.